Les 'embruns du passé' sont les traces encore visibles de quelque chose du passé et qui a été abandonné.
Un peu dans la même veine, voir Des signes sur les murs.
Il se trouve ici.
Autre idée sur cette idée : comme des cicatrices anciennes (twit de @PierreAmeline).
Le voiturier], ou '//roulier//', est l'ancêtre du camionneur. Le terme [https://fr.wiktionary.org/wiki/voiturier est toujours utilisé, mais pour désigner un service de garage de voitures dans les hôtels (par exemple), ou un type de navire marchand. On peut trouver ici la liste des commissionnaires et voituriers qui desservaient Saint-Étienne en 1908.
Mais quels peuvent être tous les genres de voiturages ? Voiture-âge ? Des caisses, des 2, 3, 4, 5, 10 roues, des transports d'eau, d'animaux, de gens, des explosifs.
Voir le chemin qu'empruntent ces voituriers.
Et où ranger tous ces véhicules ?
Les quartiers de Saint-Étienne sont des entités mouvantes, que ce soit pour leur nom ou pour leur situation.
Ici, la trace d'un ancien nom de quartier : le 'quartier Gaillard', nom que plus personne n'utilise, et qui est sur le lieu de l'actuel quartier Côte-Chaude.
Il reste le nom de cette association, toujours active, mais dont les membres eux-mêmes - en tous les cas ceux que j'ai interrogés - semblent ignorer l'origine. Ils m'ont dit que c'était le nom d'un carrefour - ce qui est peut être vrai. Il s'agissait apparemment du nom d'un ancien puits de mine, dont on trouve la trace sur cette Liste des puits situés à Saint-Étienne et il semble qu'il y avait même une ligne de chemin de fer dans ce quartier pour ce puits.
Je sors d'un jardin, et arrive dans une rue nommée “Vieille Côte-Chaude”. Je la traverse, effarouchant des rats, souris, serpents, araignées. De l'autre coté j'ouvre la porte d'une maison, j'entre. Un vieux journal titre Le puits Gaillard a explosé ; était-ce si ancien ?… je m'en souviens comme si c'était hier. J'enfile un couloir et ressors par une porte en verre ; un nouveau jardin. Des jolis fleurs, un ciel bleu, et je vois un cheval, tranquillement assis, me demandant si je cherche un quartier nommé Étable Rouge. Ayant un peu peur je sors du jardin par la première porte venue et j'atterris sur le pont d'un bateau en compagnie du Quartier-maître de seconde classe Jean Jaurès (à l'époque où il était quartier-maître de seconde classe). Jean Jaurès me dit Vive la paix ! Choisissez entre ces trois portes : la première mène à la guerre, la seconde à la catastrophe, la troisième à la paix ! Choisissez la paix ! J'en ouvre une au hasard, et je vois un groom qui me tend un carton. Inscrit sur ce carton, je lis : “Vous êtes entrés rue de la Paix, bravo ! vous avez gagné 20.000 francs si vous êtes passés par la case départ”.
En plein centre ville de Saint-Étienne, ici avec openstreetmap, ou là avec googlestreetview, il y a une annonce pour une diligence allant tous les jours à Annonay, parfaitement visible, sans aucune protection particulière… mais il est vrai que personne n'y fait attention, heureusement, car elle est à un des endroits les plus fréquentés de la ville.
Quelqu'un (Serge Freydier) s'en est rendu compte et a fait un article de blog : Diligence Tram Saint-Etienne et la destruction créatrice de Schumpeter… il fait de la philosophie à partir de cette affiche… comme quoi, on peut raconter tout ce qu'on veut à partir des 'Embruns du passé' !
Il y a partout des traces de diligences à Saint-Étienne et sa région sur le net, mais rien trouvé qui concerne spécifiquement cette ligne de diligence.
Au dessus de cette annonce, on distingue encore une plaque dessinée d'un ancien nom de rue de cette voie : …rue … Louis …
Elle est répertoriée sur le site http://enseignes.anciennes.free.fr/ Enseignes anciennes de la région stéphanoise, mais sans aucun commentaire, et apparemment ils n'ont pas remarqué l'ancienne plaque de rue juste au dessus.
Et la diligence s'arrête place du Peuple. Ses chevaux fument dans l'air froid du matin. Quelques personnes traversent la place. Ils aperçoivent, entre les pavés et carreaux mal joints, la rivière sombre et sale qui coule en dessous. Un homme monte et s'assoit dans la diligence. Ce jour elle n'arrivera pas à Annonay : les monts du Pilat aux bois noirs, la neige tombée en abondance cette nuit au col de la République, et la pente si forte que même le loup, le renard ou les chèvres n'ont pu la vaincre cette nuit, épuiseront les chevaux et casseront le frêle véhicule.
Cette annonce a été restaurée par le Musée du vieux Saint-Étienne pendant l'été 2017. Le musée la qualifie de élément du petit patrimoine, et dit qu'elle date de 1840. À cette époque là, la rue Saint-Louis, aujourd'hui Gambetta, existe depuis une quinzaine d'années, et formait le nouvel axe de la ville, en correspondance, justement, avec la nouvelle route pour Annonay.