Par extension de Approche.
Ce collège se trouve ici.
Deux trottoirs, allée de voitures au milieu, deux flux de jeunes ados de chaque coté, flux qui s'épanche. Tous avancent tranquillement et après leur passage la rue se calme. Des vagues sur un canal par petite brise. Certains crient, mais juste comme une vague un petit peu plus haute, qui déferle sporadiquement et revient vite avec les autres. Aussitôt, par association un autre jeune se met à pousser un cri, puis retourne dans le rire et la parole. Chacun est familier, civil, sympathique. On aperçoit un drapeau français au point de sortie du collège dans la rue.
Mais qui ne connaît pas le Lycée La Martinière Duchère à Lyon ?… Pour ce qui concerne la sortie, j'étais ici.
Sortie - rassemblement - retrouvailles avec un peu d'amour - un peu de chants - sortir à la marche de promenade - un temps calme - retrouver un chemin encore, le même que tous les jours - aujourd'hui il fait beau - les groupes se posent sur les parterres autour des arbres - se séparent pour contourner le patté d'immeubles où se situent la médiathèque, une brasserie et d'autres structures (la bibliothèque est fermée à cause d'un incendie, il se murmure que c'est la vengeance d'une bande de dealers que la police avait chopée) - à la brasserie les gens profitent d'une terrasse ombragée grâce à un treillis métallique - l'architecture apprivoise le soleil - après les étudiants retrouvent les arrêts de bus - et là ils s'arrêtent et reforment de nouveaux groupes - grappes humaines qui mûrissent lentement - tranquillement - par enchaînement de vies tranquilles - le bus est en retard - un téléphone est en panne - la machine à laver est réparée - un professeur est absent - ma mère ne va pas être d'accord - on n'avait pas compris qu'il y avait une interro - genre des trucs comme ça.
Sur mur d'appui. Le trottoir de regroupement. Les arrêts de bus d'attroupement. Chacun, chacune en retrouvailles et en attente de partir. Les pieds campés dans le sol. Vous êtes chez vous. Les bus arrivent avec précaution. Ils ouvrent leurs portes. L'entrée est calme, lente, faisant attention à ne pas bousculer le voisin. Divers qui étaient loin courent se rapprocher, arrivent et se moulent au groupe qui entre dans le bus. Puis les trottoirs et les arrêts se vident, les retardataires s'étalent et marchent, le regard passant d'un arrêt de bus à un quai de tram à un trottoir à un ami à une bagnole.
D'une cour intérieure avec des arbres et des montages variés, fermée d'une porte monumentale avec une grande grille verte, une ouverture par le coté descend un petit escalier et aboutit sur la place publique, sur le trottoir. Le trottoir continue de descendre en flot vers les arrêts de bus et les quais de tram. C'est un flot, un mouvement. Au bord des groupes se retrouvent en riant. De ce flot, de ces groupes, des regards se croisent. Certains s'attardent, puis le trottoir redevient nu et la cour intérieure vide.