À partir de l'atelier
Pour ma part j'ai bien une table de travail chez moi, que j'ai décrite dans l'exercice de cet atelier, mais j'ai plein d'autres lieu de travail, ou d'autres ont également des tables de travail, et j'essaie de les décrire sur les bases de cette approche, ou du moins de ce que j'en comprends.
Là c'est nettement plus qu'une table de travail ! Je m'intéresse plus particulièrement à la partie “atelier”, à savoir "le Dérailleur" (mais tout le monde dit “ocivélo”).
Entrer : un vélo, dans une toute petite salle avec une caisse, une porte à suivre, des bouts de vélos en vrac, des affichettes informatives de vies d'association, et derrière la porte une salle plus grande avec un homme plongé dans le fonctionnement de freins rébarbatifs, son vélo suspendu sur un portique, autour une table, occupée par tout ce qu'il est possible à une table de porter, et plus loin derrière une autre porte avec une autre salle, mieux éclairée, éclairée par le jour, qui correspondrait à un accueil, l'homme aux freins ne semblant pas vouloir se divertir de sa concentration pour son travail, ou il vaut mieux sortir tout de suite par la porte d'entrée encore visible à travers des formes de vélos, de gardes boues, la salle éclairée par le jour est plus grande, quatre personnes l'occupent en concentration sur des trucs de vélos, entourées d'un ordre relatif mais certains avec en haut des pneus par taille, des jantes, des guidons à cheval sur des lignées, des bacs de dérailleurs, de sangles, vis et cales pieds, des allées à peu près dégagées avec à un moment un des hommes lève la tête vers la présence qui vient de faire un peu de bruit, modifier un peu l'équilibre de lumière et lui dit : bonjour.
Des vélos allongés les uns sur les autres ; couchés les uns sur les autres ; un avec le cadre jaune se repose sur un bleu foncé qui n'a pas de pneus ; exposé ; d'autres dans un enchevêtrement ; certains sont étiquetés ; attendent ; un sans roues s'appuie sur une table ; il touche le sol par une pédale et son plateau ; des allées agrémentent ce curieux jardin ; par endroits il y a de l'ordre ; l'ordre c'est la roue arrière derrière et la roue devant devant avec tous le même derrière et le même devant pour les vélos ; c'est silencieux mais des petits bruits viennent d'autres espaces ; des voix un peu étouffées ; autour il y a des gens occupés ; des voix de travailleurs et travailleuses ; mais ici c'est calme.
Des murs blancs ; des morceaux de bicyclettes suspendus autour de la pièce ; une porte au bout de la pièce ; aussi des outils suspendus ; l'ordre mécanique descend du plafond vers le sol par les murs ; chaque participant de l'ordre mécanique attend ; ses composants sont immobiles seul l'ordre descend ; on pourrait voir une cascade ; tout silence ; une chorégraphie de pièces d'une musique ; des jantes ; des clefs ; des câbles ; des cadres ; des jerricans transformés en tiroirs ; des chaînes ; des freins ; et puis un petit garçon balaie le sol ; il prend soin ; pas de poussière ; une cascade de morceaux de bicyclettes à disposition.
À la médiathèque Tarentaize il y a tout un rayonnage où les gens ramènent les livres qu'ils ont empruntés. Ces rayonnages sont organisés par des séparateurs mobiles selon différents thèmes, et il y a en particulier la zone Théâtre, voisine de la zone Humour et de la zone VWXYZ. Chaque zone est étiquetée, mais les séparateurs mobiles ne le sont pas et peuvent être déplacés dans l'indifférence la plus totale avec les étiquettes qu'ils sont censés borner. Selon la disposition de ces séparateurs mobiles, la zone Théâtre est soit seule, soit unie avec la zone Humour ; je ne l'ai encore jamais vue unie à VWXYZ.
Molière est très souvent lu, on dirait, bravo à lui.
Un couple qui ne formerait qu'un livre : “Le Misanthrope” posé à plat, “Lorenzaccio” appuyé sur une plaque verticale, tous deux liés par un pli droit. Un livre ouvert sur deux pages, chacune montrant un visage d'homme. Deux hommes costumés, volontaires, sombres, qui regardent droit, légèrement sur leur coté gauche. Ils ont presque le même sourire. Ils auraient été femmes, on aurait parlé du sourire de la Joconde. L'un (le Lorenzaccio) est jeune, l'autre mature, un poil vieux à cause de son air hautain. Ils sont chacun pleine page, chacun plein de présence. Ils sont de la même veine, saisis dans le même fluide, peut-être de la même mère ?… mais sûrement de pères différents. Chacun est debout dans un éclat de lumière et revient au sombre.
Ce jour il y avait en retour : dans la partie humour Les Perles des râleurs et Le Club des loufoques de Pierre Dac ; dans la partie théâtre Rhinocéros de Eugène Ionesco, After sun de Rodrigo Garcia, et Le Médecin malgré lui de Molière.
Au retour livres les catégories humour et théâtre sont ensemble, tenues par deux feuillets de fer verticaux. Les livres de théâtre sont rangés verticalement, dos au ciel, les livres d'humour horizontalement, la couverture visible : Pierre Dac le club des loufoques, qu'est rendu le livre du dessus. Du rendu horizontal au rendu vertical, on arrive au livre Le Médecin malgré lui de Molière. L'ombre du néon donne un retrait et l'attente à cet endroit.
À la Tarentaize à la colline treize Marianne et Cléante cherchent un emploi comme salariées imaginaires. L'agent Vwxyz Argent les reçoit. Elles lui disent qu'elles connaissent les langues allemand-anglais et Tartuffe et Le Marquis. Demain elles connaîtront langues arabe-chinois-espagnol en couloir Économie. Tartuffe et Le Marquis sont déjà des salariés imaginaires. Et Molière ? C'est le Président du roman Films classés par réalisateur, avec Dorine, Dom Juan et Sganarelle. Mariane et Cléante sont souhaiteuses de suspens dans leurs désirs d'un poste psychologie, elles désirent un peu de western. Euryale et Flipote les rendent jalouses avec leurs aventures espionage. Au pire elles accepteraient l'histoire et la géographie, mais refusent tout déménagement sur ces matières. Et Molière ? Non, pas de jalousie pour lui : il est trop bizet.
Sur l'étagère des retours Théâtre Poésie - c'est regroupé ainsi - à la médiathèque Tarentaize.
Sur retour P-POESIE La Cantatrice Chauve et T-THEATRE vide - pour VWXYZ quelques livres - étagère saccade - ombre casse au milieu sur la longueur - le mur la tient - d'après M. Martin On ne fait pas briller se lunettes avec du cirage noir - couleur marron.
Allons-y pour les présentations : La Crèche, Collectif X, salle Tardy, et même l'article wikipédia consacré non pas à la pièce, mais au fait divers… je veux dire au fait de société : Affaire de la crèche Baby Loup.
C'était une des tables dans la salle de l'amicale, sur le lieu où nous voulions jouer. Nous l'avons utilisée pour la réunion matinale habituelle.
Nous avions installé la table de réunion sur la scène elle-même, de toutes façons nous n'avions pas l'intention de jouer là.
Arrivées de diverses personnes et reprise de l'espace.