La machine à rencontre

Pour résoudre les drames de la solitude, une machine à rencontre ? Un peu comme la pendule cassée de Richard Brautigan ? (Si vous voulez aller en Islande / et rencontrer des gens, emportez / une pendule cassée. / Ils s’agglutineront comme des mouches) ?… voilà le retour de l’animal boîtes !

Mais nous ne l’avons pas utilisé contre la solitude : nous l’avons utilisé pour jouer dans la rue, pour voguer dans les flux humains, pour sculpter la matière de la ville, enclencher des micro-spectacles.

Arthur et moi on tente de courtes interventions sans beaucoup de préparation, en général dans des lieux publics (sauf pour une vidéo), en essayant de construire un théâtre par la sérendipité.

Pour cela on a déambulé avec les boîtes dans le marché de Noël qui vient de s’installer à Saint-Étienne. De toutes façons, un marché de Noël, c’est quoi, sinon des petites boîtes ?

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Les petites boîtes se déplacent en prenant la dernière et en la mettant devant et en recommençant indéfiniment ; ensemble elles représentent un animal de compagnie ou n’importe quoi d’autre, même des choses qui n’existent pas.

Question texte on a pris les Fictions du corps de François Bon, composées de plein de petits textes avec plein de petits bonhommes bizarres. Ça parle de la ville, ça parle de la société. Chaque fiction est très courte et très chouette, avec des mots et des phrases tous simples.

Lorsque des personnes nous regardent ou viennent nous voir, lorsqu’il y a rencontre, on leur propose vite une petite performance de lecture, avec une des fictions de Fictions du corps, par exemple Notes sur les hommes-pot.

Pour la lecture on utilise le principe du prompteur, mis au point avec l’action du cri de la gazette (un journal crié en choeur). Pour ce prompteur on a pris de grands parchemins (c’est du papier craft) qui se déroulent au vent c’est très joli sur lesquels on a recopié les fictions qu’on veut. Du coup, ce n’est que de la lecture en choeur (Arthur et moi), ce n’est pas bien compliqué. En plus on propose à un spectateur-passant de tenir notre prompteur – il y en a toujours un qui accepte. Donc c’est encore plus facile. Bref c’est hyper facile.

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La parcours avec les boîtes représente une distance d’environ 100m, qu’on a fait en 2 heures ; pas super performant en terme de déplacement. L’avancée des boîtes est super fatigante pour nous les humains, mais on ne s’ennuie pas.

On est arrivé à caser une demi-douzaine de fois la présentation d’une fiction.

En pleine action.

En pleine action.

Mais la rue n’est un espace de liberté que si vous avez l’autorisation. Au bout d’une heure la police est intervenue pour nous contrôler. Ils avaient été requis, nous ont-ils expliqué.

En entrant avec nos boîtes dans le marché de Noël on s’était fait interroger par les gens, les commerçants : que faisions nous ? dans quel but ? avions-nous une autorisation de la municipalité ?

Il se trouve que oui. Et, voyant que tout était en règle, tout le monde continue de s’amuser… on nous considère comme de joyeux lurons… presque des gens intelligents… au marché de Noël on aime s’amuser… n’est-ce pas normal de faire attention ? c’est la grande fête, les enfants peuvent être rassurés.

La machine à rencontre, l'animal boîtes, est arrivée !

La machine à rencontre, l’animal boîtes, est arrivée !

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